SAVORGNAN franc-maçon

Publié le par GOCB

En hommage à Savorgnan...

 

 

 

 

 

 

Hommage à Pierre  SAVORGNAN DE BRAZZA

à l’Académie des Sciences d’outremer

L’Académie des Sciences d’Outremer a rendu le 7 octobre un émouvant hommage à Pierre Savorgnan de Brazza à l’occasion du centenaire de sa mort à Dakar en septembre 1905.

 

Présentée par Jean Hubert-Brierre, la séance de l’Académie a entendu trois exposés :

Jean Martin, Professeur émérite de l’Université de Lille, a rappelé l’origine aristocratique italienne de la famille Brazza. Né en 1852, Pierre de Brazza voulut très tôt être marin. Sa rencontre fortuite avec l’Amiral de Montaignac, qui commandait l’escadre de méditerranée, allait décider de son destin. Celui-ci le fit venir à Paris, surveilla ses études et le fit rentrer à l’Ecole navale (où il eut pour condisciple Pierre Loti). Comme il ne pouvait prendre part à titre étranger à la guerre contre la Prusse, il fut envoyé en Kabylie où il vit comment, par opposition à la violence qui régnait, capter la confiance des populations indigènes.

 

Il réussit enfin, en 1872, à embarquer à titre étranger à bord d’une frégate de surveillance qui le débarqua au Gabon avec mission de remonter l’Ogooué dont l’embouchure venait à peine d’être reconnue. Après une avancée rapide jusqu’à l’Alima, Brazza prit la mesure des moyens qui lui seraient nécessaires pour poursuivre son exploration. Il fit demi tour et  proposa  à son protecteur, devenu Ministre de la Marine, de revenir avec une expédition légère.

Même s’il n’avait pas atteint le Congo où Stanley le devancera, la manière, nouvelle, dont avait été menée cette exploration connut  un grand retentissement. 

Naturalisé en 1874, Brazza mena sa seconde exploration avec la seule aide d’un médecin auxiliaire de la Marine le Dr Ballay, du quartier maître Hamon, d’un naturaliste, Alfred Marche et d’une douzaine de laptots commandés par le sergent Malamine. Cette expédition permit de fonder Francheville (devenue aujourd’hui Franceville) et de signer, le 3 octobre 1880, le fameux traité avec le Makoko (chef) des Batékés qui, chose rare à l’époque pour un tel document, fut ratifié par le Parlement. Géant au regard d’une infinie douceur, dont l’approche humaniste et la recherche de paix et de dialogue avec les populations semblaient montrer une nouvelle voie à  la colonisation, Brazza connut à cette époque, à Paris et en Europe , dans les salons comme dans les sociétés savantes, une popularité considérable.

Il organisa en 1883-85 avec des moyens sensiblement plus importants et des compagnons qui restèrent sur place sa grande « mission de l’ouest africain » qui permit de fonder Brazzaville en 1885. Sa nomination de Commissaire général du Congo français, scella l’organisation de la colonie qu’il continua sur place à explorer et à défendre à Paris et en Europe . C’est à l’occasion d’un de ses retours à Paris qu’il se maria en 1895 avec Thérèse de Chambrun.

L’administration coloniale et la marine, jalouses du succès de cet « étranger », bien qu’il fut naturalisé, n’eurent cependant de cesse que d’en revenir à une organisation du territoire plus classique. Attaqué à Paris pour son approche trop idéaliste des problèmes et se heurtant sur place, faute de moyens, à des difficultés grandissantes, Brazza, peut-être davantage explorateur qu’administrateur, et dont la santé s’était détériorée, fut rappelé en 1897 en congé de convalescence. Amer, il se retira à Alger avec sa famille.

Le climat de violence et d’affairisme qui marquèrent l’histoire de l’Afrique centrale au début de ce vingtième siècle finit par faire scandale. Pour l’occulter, on tira Brazza de sa retraite pour lui confier une mission d’enquête en 1904-05. Sa femme l’accompagna. Alors que ceux qui l’avaient connu avaient disparu ou étaient écartés, cible des critiques de ceux qui l’avaient remplacé, il  se vit systématiquement empêché de remplir sa mission. Victime d’une bilieuse que le Dr Ballay ne parvint pas à enrayer, il succomba à Dakar sur le chemin du retour. L’émotion en France fut extrême et des funérailles nationales furent organisées le 3 octobre 1905 avant son inhumation à Alger.

Paul Kaya

L’ancien Ministre d’Etat congolais, présenté par Michel Levallois, rappela ce qu’était le Royaume de Loango, l’influence portugaise et les rapports de voisinage entre les tribus bien avant l’arrivée de Brazza. Les échanges étaient nombreux et la traite, qui avait prospéré  tant qu’il y avait eu une demande, tendait à disparaître. Les Batékés et leurs vassaux tenaient le haut du fleuve, les Bacongo et les Loango, répartis entre le pool et la côte et assuraient le commerce avec les  étrangers, portugais, anglais, hollandais, français.

Les montagnes, les fleuves ou l’autorité des  chefs délimitaient l’aire d’extension des tribus entre lesquelles les liens de vassalité étaient assez lâches. Des produits de cueillette ou de chasse et des marchandises comme l’ivoire ou les peaux donnaient lieu à du troc ou à des échanges contre des étoffes des perles et des fusils de traite avec les tribus côtières. Les religions catholique et protestante, dont les symboles avaient souvent été intégrés par les royaumes et chefferies locales, étaient déjà connues, de même évidemment que l’Islam.

La conquête pacifique de Brazza fut ainsi facilitée par un état d’esprit plutôt timoré et rarement belliqueux des populations des régions de l’Ogooué puis des Batékés qui étaient surtout des marchands. Les difficultés commencèrent au nord du pool puis en forêt, lorsqu’il fallut assurer le portage et faire la liaison avec la côte. Des tribus comme les Apfourous ou les Bayakas, réputées féroces voire anthropophages, furent plus difficiles à rallier.

 

Catherine Coquery-Vidrovitch,

Historienne, professeur émérite de l’Université de Paris VII et auteur de 2 volumes sur Brazza et la prise de possession du Congo français, Catherine Coquery-Vidrovitch  retraça l’épopée des compagnons de Brazza, depuis la poignée de jeunes gens épris d’aventure qui l’accompagnèrent dans sa première mission, jusqu’au choix  personnel et pointilleux de ceux aux talents extrêmement variés qui allaient fonder les stations et les administrer avec des méthodes sensiblement différentes de celles qui prévalaient à l’époque.

 

Avec le Dr Ballay, Alfred Marche et Hamon, de Chavannes fut l’un des premiers compagnons les plus précieux. Les laptots (tirailleurs sénégalais), dont seule la France pouvait disposer grâce à son début d’Empire, jouèrent aussi un rôle considérable dès la première expédition pour assurer ou encadrer le portage. Lors de la seconde expédition, le sergent Malamine, un Ouolof, qui avait déjà connu la zone avec la mission Monteil, devint l’interprète et l’homme de confiance de Brazza au point qu’il garda le poste et repoussa les tentatives de Stanley lorsque celui-ci, profitant de l’absence de Brazza, voulut s’installer sur la rive droite du pool.

La notoriété de Brazza, les espoirs que suscitait l’aventure coloniale et la diversité des spécialisations auxquelles il fallait faire appel l’amenèrent à recruter, lors de son troisième voyage plusieurs centaines de compagnons de grande valeur : Albert Dolisie, brillant polytechnicien, des ingénieurs des mines tels de Lastours et Laneyrie, des naturalistes tel Thollon, tous morts sur place de maladie ou d’accident. Leur caractéristique commune était peut-être d’avoir foi dans leur chef et de très grandes capacités d’adaptation. Le Dr Ballay et de Chavannes seront, peut-être davantage que Brazza lui-même, les chroniqueurs de la Mission. Le grand reporter photographe en sera Jacques de Brazza, venu rejoindre son frère et qui, avec son camarade italien, Attilio Pecili, laissera une remarquable documentation sur la région et cette période, démontrant ainsi le sens très aigu de la communication qu’avait l’explorateur.

Brazzaville ne fut, pendant les premières années, qu’un poste  de transit vers le nord. L’Acte Général de la Conférence  de Berlin, à laquelle participa Ballay, date de 1885. La mission Marchand ne passa qu’en 1896 mais c’est dès 1898 que fut inauguré le chemin de fer  Matadi-Léopoldville qui allait procurer aux Belges un avantage décisif dans cette région.

Echange de vues

Les arrières petits fils et neveu présents soulignèrent l’idéalisme désintéressé de Brazza qui n’hésita pas à engager toute sa fortune et celle de sa famille pour venir en aide à « ses chers congolais ». Les familles ont donné leur accord au transfert des cendres au Congo dans un monument situé prés de l’ancienne mairie dont la première pierre a été posée en janvier par les Présidents Chirac, Bongo et Sassou et qui devrait être inauguré l’année prochaine.

Jacques Mullender, qui fut Administrateur au Congo, rappela la cérémonie grandiose qui avait marqué, en 1952, le centenaire de la naissance de Brazza. Il remit aux membres de la famille un exemplaire du timbre qui avait été émis à cette occasion.

Raymond Césaire, ancien Ambassadeur à Brazzaville, souligna que l’universalité des valeurs défendues par Brazza se trouve aujourd’hui reconnue par le fait que Brazzaville soit la seule capitale d’Afrique qui porte encore le nom de son fondateur.

Hervé Zébrowski, fils d’administrateur, né au Congo, a présenté et plaidé pour Romaric Ngouayoulou, fils du dernier Makoko, qui se débat à Paris pour obtenir un titre de séjour …  triste et dramatique retournement de l’histoire.

 

 

Publié dans FM CELEBRES AU CONGO

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